Cela fait un moment que j’ai envie d’écrire sur la parentalité et les sujets tabous, étant moi-même mère de famille. Bien avant d’avoir nos enfants, mon mari et moi étions d’accord pour être des parents ouverts à la discussion avec nos enfants et éviter d’avoir des sujets tabous avec eux. Malheureusement, on se rend compte que ce n’est pas le cas dans toutes les familles et ce quelque soit le schéma familial : origine/milieu social…
Il n’y pas de sujets tabous dans la parentalité
A mon sens, tout ce que nous refoulons à un moment donné ressortira et pas forcement comme on le souhaite.
Sous couvert de traditions/religions/fausse pudeur on se dit que si on n’en parle pas ça n’existe pas et ça ne traversera pas l’esprit de notre enfant, FAUX !
Au contraire, mieux vaut lui donner les clés de la connaissance et lui faire confiance pour faire les bons choix.
Faire l’autruche ne sert à rien, un enfant a besoin pour son épanouissement personnel de se sentir écouter et en confiance.
C’est dans ce cadre, qu’adulte il sera à même d’avoir confiance en lui et de trouver sa place.
La parentalité c’est tellement de choses à la fois qu’on ne devrait pas se limiter mais plutôt sortir de notre zone de confort.
Ce ne sont pas des histoires de “blancs”
Qui a ne serait-ce qu’une fois eu une discussion sur la sexualité (au sens large du terme) avec ses parents africains ?
Et…n’allez pas me dire que ce sont des histoires de “blancs”… de parler de ça. On se ferme trop de porte sous couvert de cette expression.
Personnellement, cela a été très bref mais j’avoue que mon père a su trouver les mots justes. Le but était de nous faire prendre conscience que notre corps nous appartenait et qu’il était important de respecter ce dernier au risque d’avoir des regrets. C’était sa manière à lui de nous dire de nous préserver et que rien ne servait de courir. Cette discussion n’a pas durée longtemps mais a eu le temps de germer dans mon esprit par la suite et d’avoir un effet bénéfique. Même si j’aurais aimé que l’on creuse davantage le sujet mais bon c’était déjà ça ?♀️.
Parentalité positive…pour quels bénéfices ?
Cette discussion, bien que difficile pour mon père (un «papa africain» on connait leur pudeur n’est-ce pas ?), a été d’une grande aide.
Je n’ai pas honte de dire que j’ai attendu de me marier pour connaitre les plaisirs de la chair. Et ce, non pas pour faire plaisir à mes parents, non, mais plutôt parce que je l’avais décidé. Parce ce que cette discussion avait éveillé quelque chose en moi je ne saurais trop comment expliqué cela.
A l’heure où on veut nous vendre que plus on multiplie les partenaires plus on est heureux…très peu pour moi. J’ai envie de transmettre ce genre de valeur à mes enfants c’est- à-dire avoir assez confiance en soi pour ne pas faire comme tout le monde ou suivre des tendances pour être accepté par les autres. Je ne juge personne, chacun fait ce qu’il veut en tout connaissance de cause, cela a été mon cheminement personnel.
Alors, par où commencer ces conversations ?
Je dirais qu’il faut :
- trouver les mots justes pour mettre en confiance l’enfant dès les premières années de sa vie,
- lui faire comprendre qu’il n’y a pas de sujets tabous, de questions bêtes et que toutes ses questions sont les bienvenues
- s’il le faut, chercher de l’aide dans les livres (personne ne dit d’appliquer à la lettre ce qui y est écrit mais au moins s’en inspirer dans les grandes lignes pour se sentir à l’aise et par la même mettre à l’aise son enfant)
En effet, le laisser poser des questions sur un sujet qui l’intrigue sans le juger ou le brider en le rejetant à chaque fois avec des phrases toutes prêtes : « on verra plus tard » « ce sont des histoires de grandes personnes » « tu poses trop de questions »…
Dites-vous bien que s’il est rejeté à chaque fois qu’une question vous dérange, il va chercher ses réponses ailleurs c’est inévitable?♀️.
Plus tôt on aborde ces “sujets tabous” mieux c’est
Il ne faut pas attendre que l’enfant soit entré dans l’adolescence pour vous rapprocher de lui, il sera trop tard.
En effet, nos enfants sont confrontés de plus en plus tôt à des contenus déroutants pour leur âge (pornographie, combats MMA et j’en passe).
Il faut les préparer et leur expliquer que ce n’est pas la réalité afin d’éviter des mimétismes dévastateurs à l’heure où ils se construisent et se cherchent.
Plus vous prendrez le temps pour discuter plus les choses seront fluides entre vous et moins elles paraîtront gênantes pour vous autant que pour votre enfant.
Sujets tabous/compliqués…n’attendez pas forcément que la discussion viennent d’eux
En effet, vous pouvez vous même initier des conversations, poser des questions sur la vie de votre enfant. Il se sentira valoriser sauf si biensûr cela vire à l’interrogatoire of course ?. Mais par exemple, préparer son enfant aux changements futurs de son corps peut être un bon début.
En effet, la puberté peut être un traumatisme si on en parle pas en amont et laisser des séquelles dans sa vie d’adulte.
La parentalité c’est pas simple
En même temps, la parentalité est tellement complexe, nous ne sommes que des humains… donc pas parfait ?♀️.
Nous en ferons des erreurs avec nos enfants, le tout est de corriger le tire en toute humilité et ne pas se positionner en roi ou reine intouchable/ infaillible sur son trône.
Voilà, j’espère que mon modeste point de vue vous aidera un peu dans ce long chemin qu’est la parentalité. Il n’y a pas vraiment de sujets tabous il faut trouver les mots adaptés à l’âge de l’enfant.
Cela m’avait manqué d’écrire bien que j’aime beaucoup cela, le temps m’a manqué et ce malgré toute ma bonne volonté.
Merci !